Etudiante en 1ére année de Master à l’ESCA Ecole de management à Casablanca, spécialité de finance, audit et contrôle de gestion, et boursière de la fondation marocaine de l’étudiant, Khadija est actuellement en échange en Corée du Sud pour une période de 4 mois. Elle revient sur son expérience:
Le rêve de participer à un programme d’échange m’a accompagné depuis mon baccalauréat. Ce fût la première raison qui m’a poussé à choisir l’ESCA pour mes études supérieures car cette école dispose d’un fort réseau international dont plusieurs partenariats à travers le monde parmi lesquels figure l’université nationale de PUKYONG à Busan où je suis actuellement en échange.
J’ai choisi la Corée du Sud pour la simple raison, que tout est différent dans ce coin du monde, en commençant par la langue, la nourriture, le système éducatif, la nature (les îles), l’art, l’histoire, les traditions ainsi qu’au niveau technologique qui est très développé.
Et pour avoir une vision plus scientifique sur les composantes culturelles de cette société j’ai suivi un cours (qui n’a d’ailleurs aucun lien avec ma spécialité au Maroc) qui s’intitule “Understanding of Korean Culture”. La plupart des étudiants Marocains préfèrent partir en Europe, aux Etats Unis ou au Canada parce qu’ils ont déjà l’avantage de parler les langues de ces pays, ou parce qu’ils ont des amis ou des membres de famille là-bas, mais aussi pour la proximité géographique. Pour ma part, j’ai préféré relever un défi plus important et essayer de partir en Corée du Sud afin de cohabiter avec des personnes ayant une culture vraiment différente de la mienne.
Pour pouvoir bénéficier de cette expérience d’échange, plusieurs conditions devaient être respectées : tout d’abord il fallait avoir une bonne discipline et une bonne assiduité, des bonnes notes au semestre précédent, un bon niveau d’anglais devrait être justifié par une attestation de TOEIC ou de TOEFL. Ensuite il fallait surtout réussir son entretien devant les professeurs et les experts de l’ESCA. Enfin, il fallait rédiger une lettre de motivation en mettant en avant mes compétences pour convaincre le comité d’entretien mais aussi les persuader que j’étais une étudiante qui représenterait parfaitement mon école et mon pays chez le partenaire étranger. Une fois toutes ces conditions remplies, la deuxième étape commence, c’est-à-dire choisir la destination désirée et commencer à communiquer avec l’université d’accueil en élaborant une lettre de motivation, un CV en anglais, et d’autres documents justifiants mon identité et mon niveau universitaire. Cette deuxième étape s’étale sur une période de 3 mois (notamment entre le moment où l’on reçoit la décision d’acceptation jusqu’à l’arrivée dans l’université en question).
Dans mon cas, et d’autant plus en tant que boursière de la fondation marocaine de l’étudiant, il fallait postuler pour une demande auprès du bureau de cette dernière en parallèle avec la démarche d’ESCA et de l’université en Corée de Sud. La question principale de ma demande était « Est-ce que je peux bénéficier d’une aide financière couvrant tous les frais de mes études à l’étranger », et la réponse était ‘’Oui, la FME et grâce au partenariat avec la fondation Phosboucraâ va prendre en charge les frais de ton programme d’échange’’ et à vrai dire, c’était l’un des meilleurs sentiments que j’ai jamais éprouvé de toute ma vie.
Dès ce moment, j’ai commencé à communiquer avec l’équipe de la fondation presque tous les jours à propos des détails, en commençant par la création d’un compte bancaire international, l’assurance et le certificat médical, la procédure du visa, et le billet d’avion qu’ils ont réservé eux même. Je profite de l’occasion pour les remercier tous, pour l’intérêt qu’ils ont porté à mon dossier et plus particulièrement Mr. Mohcine HAFID, le responsable de mon programme de bourse pour son accueil et son suivi au quotidien de mon dossier, et un remerciement tout particulier pour le président de la fondation Monsieur Hamid BENLAFDIL pour le partage de son expertise, son aide, ses conseils et l’intérêt qu’il a porté à mes questions et bien évidemment pour la fondation Phosboubraâ.
Une autre personne représentait et d’ailleurs représente toujours un grand appui pour moi, c’est une personne que j’ai connu grâce à la FME qui est ma tutrice Mme Hind NASLOUBY, une personne qui compte beaucoup pour moi, sans elle je n’aurai jamais eu confiance en mes compétences, mon niveau d’anglais, et en ma capacité de communication. C’est la personne qui m’a le plus soutenue quand j’ai pensé tout abandonner, et qui m’a dit de ne jamais perdre espoir. C’est grâce à elle que je suis en Corée du Sud aujourd’hui.
J’avoue que la période de préparation pour mon échange a été la plus stressante de tout mon parcours d’étude. Dans cette période de 4 mois (débutant le 2 mai ou j’ai commencé à rédiger ma lettre de motivation jusqu’au moment de mon arrivé à l’aéroport d’Incheon le 29 août). J’avais pendant cette période les examens de fin de semestre et le projet de fin d’année à l’ESCA à Casablanca, les examens de deuxième année à la faculté des sciences économiques de Guelmim, et la préparation du dossier de demande de financement pour la FME (un dossier qui contient une lettre de motivation, un projet professionnel, tous mes bulletins, mes attestations de stages et tout autre document pouvant être utile). C’était intense et il fallait que je gère tout en même temps.
La démarche pour le visa a été tellement facile: cela n’a demandé que 3 jours entre le dépôt du dossier et la récupération du passeport. Je me suis déplacée de Casablanca à Rabat le 14 juillet pour déposer mon dossier qui contenait la lettre d’admission que j’avais déjà reçue en version papier de la part de l’université d’accueil, mon passeport, mes photos d’identité, et un formulaire téléchargeable sur le site du consulat de la Corée de Sud au Maroc. J’ai reçu un appel après 2 jours pour venir récupérer mon passeport.
Le mois d’août était un mois de découverte pour moi, vu que j’ai regardé énormément de vidéos sur la Corée de Sud, j’ai lu plusieurs articles, et j’ai commencé à contacter des étudiants de différents pays qui sont supposés être avec moi dans le même programme. Cela m’a permis d’avoir une petite idée sur la culture coréenne.
Le 22 août 2017, j’ai reçu l’appel le plus important de cette période de préparation avant mon départ, Mr Mohcine Hafid (le responsable de mon programme de bourse) m’a appelé pour m’informer que la réservation de mon billet avait été faite et que je pouvais partir dans 5 jours. Je me suis déplacée de Guelmim (au Sud du Maroc) à Casablanca pour prendre l’avion, et au total mon voyage a duré 39h 20 min, du Maroc à la Corée du Sud. J’ai eu la chance d’explorer l’aéroport international Hamad, l’un des meilleurs aéroports au monde au Qatar pendant mon escale.
J’avais réservé un billet de train de l’aéroport international Incheon vers Busan quand j’étais encore chez moi au Maroc. Cette réservation était obligatoire pour garantir une place à la Cité universitaire de PUKYONG.
Malheureusement, lorsque je suis sortie de l’avion, le passage à la douane et la récupération des bagages ont pris plus de temps que prévu. Arrivé à Seoul station, je n’avais que 15 minutes pour trouver la gare, et je me suis trompée ce qui m’a fait perdre encore plus de temps. A ce moment j’ai demandé à un homme (dans la cinquantaine) de m’indiquer la vraie direction en lui montrant mon billet, il a pris ma valise et a commencé à courir en me demandant de le suivre. J’étais vraiment très loin de la gare, et il a fait tout ce qu’il a pu pour que je ne rate pas le train. Cela a été ma première impression sur les Coréens, ils font tout leur possible pour aider les autres, ils ne t’indiquent pas le chemin mais ils t’accompagnent jusqu’à ce que tu arrives à ta destination. S’ils ne savent pas, ils demandent aux autres, et s’ils ne parlent pas anglais ils utilisent des signes ou des applications de traduction pour te comprendre et se faire comprendre.
Le lendemain de mon arrivée en Corée du Sud, à l’université nous avons eu une cérémonie d’accueil des étudiants étrangers inscrits au programme d’échange. Nous étions vraiment nombreux, plus de 120 étudiants de tous les coins du monde. Il y a plusieurs spectacles et représentations pour nous montrer la culture coréenne, faits par les étudiants de l’université avec la présence du Directeur et du corps administratif.
Nous avons commencé le semestre le 1er Septembre, où nous avons choisi nos cours et rencontré nos professeurs très compétents. La procédure de choix des cours consistait à faire une cohésion entre les cours enseigné à mon université pendant cette même période et ceux proposés par PUKYONG, et dans le but de garantir une bonne gestion du choix des cours, l’administration de l’université a mis à disposition de chaque étudiant étranger un étudiant Coréen pour lui expliquer les procédures et les étapes de cette mission.
Pourtant, toute expérience a des effets positifs et négatifs, ainsi je vais résumer les effets négatifs en 2 points :
- La nourriture : j’habite dans le dortoir universitaire et je n’ai pas le droit de cuisiner. Je suis du coup obligée de prendre tous mes repas à la cafétéria de la cité, les plats servis contiennent toujours de la viande de porc, du bœuf ou du poulet qui ne sont pas abattu sur la voie islamique et par conséquent je ne peux pas en manger. S’il y a des repas faits avec des légumes ou autres ingrédients, ils sont souvent très épicés (la nourriture asiatique est très influencée par les épices chaudes). C’est quelque chose à laquelle je n’arrive vraiment pas à m’habituer. De même à l’extérieur, il est très difficile de trouver des restaurants Halal à des prix convenables.
Ainsi, l’un de mes professeurs a entendu dire que les étrangers ont des difficultés à manger la nourriture du dortoir parce qu’ils ne sont pas habitués à ce genre de cuisine et parce que les plats préparés ne sont pas diversifiés. C’est d’autant plus difficile pour les musulmans car ils ne peuvent pas manger la plupart de ce qui est servi. Mon professeur m’a invitée avec mes amis à un dîner dans un restaurant HALAL, ce qui reflète encore une fois l’hospitalité des Coréens envers les étrangers.
- Les prix élevés : Les prix en Corée de Sud dépassent le triple des prix au Maroc, le mode de vie est tellement élevé que je dois bien gérer mon budget pour pouvoir vivre convenablement.
Ce qui est très positif à propos de l’université c’est qu’elle intègre les étrangers à travers différentes activités (International day, des voyages culturels, des conférences, des fêtes d’Halloween, des concerts…), il y a au moins un événement par mois d’organisé où les étudiants étrangers peuvent participer.
J’ai pu visiter pendant les deux mois passés plusieurs endroits célèbres et populaires à Busan, à savoir : Haedong Yonggongsa temple, Gamcheon village, Haeundae beach, Gwangandaegyo bridge, United state memorial cemetry, Nampo dong, fisheries museum, et je compte visiter aussi d’autres villes dans les jours à venir.
Une fois rentrée au Maroc, je compte continuer à améliorer mon niveau de coréen après avoir commencé à apprendre les bases à l’université. Il est toujours fascinant d’apprendre une nouvelle langue, et je compte aussi aider l’office des relations internationales à l’ESCA à améliorer le programme d’intégration des étudiants étrangers via ce que j’ai déjà appris en faisant partager de mon expérience en Corée du Sud aux autres étudiants.
Il est tellement important pour tout étudiant d’avoir une expérience à l’étranger, que ce soit dans un programme d’échange, une Summer School ou une formation, et je conseille les étudiants de la Fondation Marocaine de l’Etudiant désirant améliorer leurs compétences de communication d’expérimenter un voyage à l’étranger sur une période conséquente dans leurs parcours universitaire, et je recommande vivement la Corée de Sud comme destination.