Fondation marocaine de l’étudiant : « Notre ambition est de réactiver l’ascenseur social »

Chaque année, la Fondation marocaine de l’étudiant (FME) permet à des bacheliers marocains issus de milieux défavorisés de poursuivre les meilleures études supérieures possibles. Pour découvrir comment fonctionne cette association reconnue d’utilité publique nous avons interrogé Hamid Ben Elafdil, le président du Conseil d’administration de la FME.

Hamid Ben Elafdil, Président de la Fondation marocaine de l’étudiant (Photo : FME)

Hamid Ben Elafdil, Président de la Fondation marocaine de l’étudiant (Photo : FME)

Yabiladi.com : La Fondation marocaine de l’étudiant, c’est quoi ?

Hamid Ben Elafdil : La FME est une ONG marocaine reconnue d’utilité publique, créée il y a 16 années, qui s’efforce d’offrir à de jeunes bacheliers méritant issus de milieux défavorisés la possibilité de poursuivre de études supérieures de qualité, grâce à nos différents programmes de bourses. L’idée étant de permettre à ces jeunes (Orphelins, pensionnaires d’établissement de protection sociale) de faires les études correspondant à leur ambition et non à leur situation financière.

Pour ce faire, nous proposons à ces bacheliers méritant, grâce aux généreux donateurs (personnes physique, entreprises ou fondations) une prise en charge globale comprenant :

  • Les frais de scolarité dans les meilleurs établissement privés ou public, grâce notamment à la générosité des écoles partenaires qui consentent une gratuité totale sur les frais.
  • Une bourse de vie pour qu’ils puissent se prendre en charge.
  • Des solutions d’hébergement lorsque c’est possible.
  • L’équipement informatique.
  • Un accompagnement en soft skills (Langues, communication, développement personnel, coaching…) pour libérer leurs potentialités.
  • Un accompagnement par tuteurs, cadres supérieurs et chefs d’entreprises.

Globalement, nous essayons d’offrir à ces jeunes l’environnement idoine pour qu’ils puissent concrétiser leurs projets personnels et professionnels dans les meilleures conditions. Notre ambition au sein du conseil d’administration de la fondation est de réactiver l’ascenseur social pour ces jeunes méritant défavorisés.

En quelques chiffres, cette année quelles sont les caractéristiques sociodémographiques de la population d’étudiants que vous suivez ?

Depuis la création de la FME, nous avons pu accompagner plus de 1000 jeunes – 1025 exactement-, dont près de 350 sont aujourd’hui diplômés et pour une très large majorité insérée professionnellement.  Les 650 boursiers actuellement pris en charge viennent de toutes les régions du Maroc, avec une concentration particulière dans les régions du sud, de l’oriental, et certaines provinces du centre, et cela grâce aux financements dédiés que nous avons pu décrocher pour ces régions.

Depuis deux années, nous avons atteint la parité quasi parfaite grâce à une politique volontariste de notre part pour favoriser les jeunes filles surtout dans les zones rurales. La même démarche de discrimination positif est actuellement déployée pour les jeunes méritant souffrant d’handicap. Nous comptons aujourd’hui une dizaine de jeunes dans cette situation (handicaps moteurs, non voyant) que nous accompagnons dans d’ambitieux projet de vie.

Depuis deux ans aussi, nous avons fait un effort particulier sur les jeunes en grande vulnérabilité (enfant abandonnés, enfants de la rue préscolarisés, orphelins, …) pour les orienter vers des cursus de formation adaptés, notamment la formation professionnelle.

Chaque année, un certain nombre d’entre eux parviennent aux concours d’écoles prestigieuses au Maroc ou à l’étranger. Cette année, quels sont les exemples d’écoles ?

La majorité des 650 boursiers poursuivent leurs études au Maroc dans des écoles et établissements d’excellence privés ou publics, au Maroc mais également à l’étranger, notamment, en France, au Sénégal, en Tunisie et même certains en Chine (aujourd’hui diplômés).

La filière «classes préparatoire», produit chaque année, un certain nombre de candidats exceptionnels qui parviennent à décrocher leurs inscriptions dans de prestigieuses écoles d’ingénierie et de commerce françaises, (Centrale Paris, Telecom Bretagne, Kedge BS, ESC Montpelier, Montpellier Business School, ESC Rennes, ENSIMAG…). Notre fierté l’année dernière a été de savoir que notre boursier Ismail a été classé 1er au niveau du Concours International de l’Ecole Centrale de Paris.

D’autres boursiers, se retrouvent dans des grandes écoles ou universités internationales dans le cadre de programmes d’échanges entre les institutions marocaines et leurs homologues françaises. Chaque année, nous avons un ou deux boursiers qui s’expatrient dans ce cadre, notamment à Arts et Métier Paris, PolyTech Marseille, ou encore à Sophia Antipolis.

Vous avez récemment envoyé un message d’entraide sur les réseaux sociaux pour héberger des étudiants devant passer le concours à Paris. Comptez-vous sur la communauté marocaine dans la région ?

Il s’agira probablement d’un premier voyage à l’étranger pour ces jeunes qui vont se rendre à partir de la semaine prochaine à Paris et dans d’autres villes en France, pour passer leurs oraux. Avoir un point de chute à, ou un point de repli entre deux concours, à Paris sera certainement un plus pour eux, surtout en cette période de Ramadan.

Cette année, nous avons un cas particulier d’un étudiant lourdement handicapé (moteur) qui devra se rendre en région parisienne pour les concours. Ce jeune homme, dont l’histoire et le courage forcent le respect, aura besoin d’un auxiliaire de vie durant son séjour. Nous sommes en train de chercher des structures relais pour assurer sa prise en charge durant les concours.

Les années précédentes, nous avons pu compter sur le soutien et l’aide, principalement de Marocains de France, étudiants et professionnels.

Sinon pour aider financièrement, comment doit-on s’y prendre ?

Il y a plusieurs possibilités d’accompagner financièrement le projet de la Fondation. à travers des dons, occasionnels ou régulier, que les gens peuvent effectuer directement sur le compte de la FME. Notre statut d’association reconnue d’utilité publique, garanti une déductibilité fiscale des dons au Maroc, et reste pour nous un gage de sérieux, de transparence et de professionnalisme de notre gestion.

L’année dernière, nous avions organisé une campagne de collecte via les réseaux Sociaux #100DHpourEtudier, qui avait permis de mobiliser les fonds nécessaires pour assurer la prise en charge de 25 jeunes méritants orphelins. La communauté des Marocaines du Monde avait participé à cet élan de générosité de manière importante.

Nous pouvons aussi proposer, pour des personnes ou des entreprises qui souhaitent prendre en charge un étudiant, un cadre conventionnel qui garantit un suivi particulier de l’étudiant en question, avec un reporting personnalisé et régulier.

Enfin, les personnes qui le souhaitent peuvent aussi apporter leurs contributions et se mettant à disposition de nos boursiers en France en tant que tuteurs et en leur consacrant du temps et de la disponibilité pour les accompagner dans leur projet de vie.

…Suite : http://www.yabiladi.com/articles/details/45179/fondation-marocaine-l-etudiant-notre-ambition.html

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